Posez un pied dans le post-impressionnisme

Albert André (1869–1954)

Né à Lyon dans une famille de commerçants en textile, Albert André se forme à l’École des beaux-arts de sa ville avant de rejoindre, en 1890, l’atelier parisien de Fernand Cormon. Il y rencontre Louis Valtat, Georges d’Espagnat et surtout Renoir, qui deviendra un ami proche et le présentera au marchand Durand-Ruel.

Dès 1895, il expose au Salon des Indépendants et au Salon d’Automne, tout en participant à des expositions internationales. Son style, héritier du post-impressionnisme, se distingue par une touche souple, des harmonies douces et une lumière diffuse, appliquées à des paysages du Midi, scènes d’intérieur, portraits et natures mortes.

En 1917, André est nommé conservateur du musée de Bagnols-sur-Cèze, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort. Il y enrichit la collection d’œuvres de Bonnard, Vuillard, Matisse ou Marquet, faisant du musée un haut lieu de l’art moderne en province.

Installé dans le Gard, il reste fidèle à la Provence et à la vallée du Rhône comme sources d’inspiration. Il meurt en 1954, laissant une œuvre abondante, empreinte de douceur et d’humanité.

Histoire de la maison

La maison de Laudun-l’Ardoise est la demeure provençale où Albert André et son épouse se fixent après avoir conservé un logement et un atelier à Paris. La partie haute du bâtiment fut transformée en atelier de peinture, et il y travailla pendant ses dernières années.

Après sa mort, sa fille adoptive Jacqueline Besson (liée au critique d’art Georges Besson) joua un rôle important dans la transmission de son héritage artistique : des œuvres et des donations ont notamment enrichi des musées régionaux, contribuant à faire du musée de Bagnols-sur-Cèze (Musée Albert-André) un centre notable du patrimoine moderne en province.

La maison elle-même, d’« allure citadine » et reconnaissable dans le paysage de Laudun, a fait l’objet d’ouvertures publiques et d’événements commémoratifs récents (fêtes « Au temps d’Albert André », parcours de repères visuels dans la commune reprenant ses points de vue), montrant qu’elle est devenue un élément du patrimoine local et touristique.

Le Post-impressionnisme

Le post-impressionnisme désigne un courant artistique né à la fin du XIXᵉ siècle, dans la continuité mais aussi en réaction à l’impressionnisme. Si les impressionnistes cherchaient à capturer les variations fugitives de la lumière et les sensations immédiates, les artistes post-impressionnistes vont plus loin : ils conservent la liberté de la touche et la richesse des couleurs, mais ils y ajoutent une recherche plus personnelle, une expression plus subjective et souvent une dimension symbolique ou émotionnelle.

Parmi les figures majeures du post-impressionnisme, on trouve Vincent Van Gogh, Paul Cézanne, Paul Gauguin ou encore Georges Seurat. Chacun développe un style unique : Seurat explore le pointillisme, Cézanne pose les bases du cubisme par sa manière de construire la forme, Van Gogh et Gauguin ouvrent la voie à l’expressionnisme par la force de leur palette et de leur vision intérieure.

Le post-impressionnisme marque ainsi une étape décisive vers l’art moderne : il libère la peinture de la simple imitation de la nature pour affirmer la puissance créative de l’artiste et la subjectivité du regard.